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17 août 2009

Un amour éphémère

Voici une nouvelle histoire que j'ai eu l'idée de faire (attention âme sensible)

amour effhemercouleur

 

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Tout a commencé le 25 avril. J'étais naïf à cette époque et j'adorais sortir, m'amuser avec mes potes. Ma moto et les courses de vitesse étaient mes passions. Une passion que j’aimais depuis tout petit lorsque j’admirais mon grand-frère. Je pouvais passer des heures à écouter gronder le moteur de sa grosse cylindrée. Mais cette merveille a fini par le tuer, lorsqu’il a percuté un camion sur l'autoroute. Pourtant ce tragique accident n’a en rien réfréné mon désir d’en posséder une. Mes parents ont eu du mal à se remettre de la mort de mon frère et passaient leurs journées à me supplier d’arrêter. Ils me disaient qu'un jour cela me tuerait comme mon frère. Mais têtu, je ne les ai pas écoutés et j’ai eu tort. Car ce jour-là, j’ai perdu le contrôle et ma moto a dérapé sur le bitume. Tout s’est passé si vite. J’ai percuté un panneau de signalisation et j’ai été projeté de l'autre côté de la route. En raison de la violence du choc, j'ai perdu l’usage de mes membres. Mon corps est mort. Jamais je ne retrouverai ma vie d'avant. J’aurais dû suivre les conseils de mes parents. Je me présente : je m’appelle Quentin et j’ai dix-neuf ans. Suite à un accident de moto, ma vie a changé.

 

~Le réveil~

Il fait noir.

J’entends des bruits et des voix mais je ne distingue rien. Mon corps est paralysé. J’ai peur. Je tremble intérieurement.

« Aidez-moi. Où suis-je ? Je ne veux pas rester seul ici dans le noir. Papa ! Maman ! Où êtes-vous ? »

J’essaye de me souvenir, mais je n’y parviens pas. Je me rappelle juste que je roulais sur le périphérique pour rejoindre des amis.

Des bruits se font entendre et soudain les médecins s’affolent autour de moi pour stabiliser mon état.

Mes hématomes se sont résorbés. Sur mon visage dégonflé, apparaissent de légères déformations. Je me retrouvais intubé, relier à des machines pour respirer correctement. Charlotte, une amie, est passée me voir. Une jeune fille gentille et d’une beauté, avec ses cheveux châtain bouclés et ses yeux en amande couleur noisette.

– Déjà cinq mois qu'il se trouve dans le coma.

Charlotte prend ma main dans la sienne et commence à la caresser doucement. J’aime cette sensation et je savoure chaque seconde de ce contact merveilleux.

– Tu nous manques. Nous avons hâte que tu te réveilles.

« Une voix ! Maman ? Non, ce n’est pas elle. »

Je crois reconnaître la voix de Charlotte. J’essaie d’ouvrir les yeux, mais ils restent obstinément clos.

Pris de panique, les machines reliées à mon corps s’affolent en même temps que mon rythme cardiaque.

Charlotte se redresse subitement. Prise d’angoisse, elle fond en larmes. Des médecins accourent à mon chevet pour me stabiliser. Une infirmière est venue la rassurer tandis que l’on m’injecte un tranquillisant.

– Ne vous inquiétez pas. Les médecins s’occupent de lui. Il ne tardera pas à se réveiller. Ce genre d’évènement arrive fréquemment sur les personnes dans le coma.

– J’ai confiance, il ne se laissera pas aller si facilement.

Charlotte revient près du lit et prend à nouveau ma main dans la sienne.

– J'ai confiance en toi. Reviens, tu nous manques. Tu n'as pas le droit de nous laisser ! Tu ne dois pas partir ! Tu m'entends !

J’entends Charlotte me suppliant de revenir, d’une voix tremblante et gorgée de larmes. J’aperçois une lumière blanche se rapprocher de moi. D’où provient-elle ?

– Petit frère !

– O... Olivier...

– Ne reste pas ici, tout le monde a besoin de toi. Tu ne dois pas me rejoindre. Que deviendraient Papa et Maman sans toi ?

– Oh grand-frère ! J’ai si peur. Je n’arrive plus à bouger. Aide-moi !

– Je ne peux pas t’emmener. Mais je serai toujours dans ton cœur. Sois fort, ne perd pas espoir, tu as toute la vie devant toi. Promet-le-moi ?

– Je te le promets, je serai fort. Je t’aime grand frère, tu me manques.

– Je t'aime aussi...

Il disparaît et la lumière se rapproche de plus en plus. « Que vais-je trouver de l'autre côté ? » Je réussis à tendre ma main droite vers elle. Charlotte ressent le frémissement de mes doigts lors de ce contact. En ouvrant les yeux doucement, je suis ébloui par la lumière de la pièce. Mais une ombre vient atténuer sa luminosité en se penchant au-dessus de moi.

– Quentin ! Quentin, tu es là ? Tu es réveillé ?

Charlotte me prend dans ses bras. La chaleur de son corps sur le mien me réchauffe doucement le cœur et une sensation profonde de bien-être m’envahit. Je tends mon bras droit pour la serrer contre moi. Un sourire étire mes lèvres. « Je n’ai plus que ce bras de fonctionnel, mais je suis en vie. Grand-frère, je me battrai jusqu’au bout. »

C’est en pleurs que Charlotte est partie prévenir les infirmières.

Après cinq mois de coma profond, me voilà enfin réveillé. Ils arrivent pour m’examiner. Je me trouve dans une chambre de soins intensifs pour grand blessé de la route. Je sens mon corps lourd et inerte. Je suis paralysé. Mon bras droit est le seul membre que je puisse encore utiliser. Mes yeux parcourent la pièce à la recherche d’une silhouette familière, parmi le bruit des appareils mes yeux se posent sur une jeune fille restant à l’écart.

– Char…

–  Quentin ? Oui c’est moi Charlotte !

– Mam…

– Maman ? Tu veux voir ta mère ?

– Hum…

– Je vais les prévenir que tu es réveillé. Tout ira bien.

Combien de temps suis-je resté endormi ? Les médecins me font passer une série d’examens. Mais les résultats ne changent pas. Toute ma famille est prévenue de mon réveil et des dernières nouvelles peu réjouissantes de mes résultats. Le verdict est sans appel : je suis et resterai paralysé à vie, ma moelle épinière a été compressée lors du choc contre le panneau de signalisation. Ce qui a provoqué une insensibilité presque globale, seul mon bras droit a réussi à survivre de ce drame. Cet accident a engendré aussi des troubles de la parole, avec une difficulté à articuler correctement. Des escarres commencent à apparaître sur mon corps qui est dans l’incapacité de bouger. Les médecins m’ont dit qu’après un peu de rééducation avec un kinésithérapeute cela s’atténuerait mais plus jamais je ne pourrai assouvir ma passion. Celle-là même qui m’a conduit dans cet état. Mes souvenirs de cette nuit-là remontent à la surface. « Si seulement je n’étais pas en retard. Je n’aurais jamais croisé cette voiture au coin de la rue. » Je me sens mal. J’ai mal intérieurement. Ma vie n’a plus aucun sens. J’ai besoin d’être assisté pour tout, je ne peux plus rien faire par moi-même, alors à quoi bon rester en vie ? Laissez-moi mourir ! Alors que mes idées noires envahissent un peu plus mon esprit à chaque instant la porte de ma chambre s’ouvre.

– Bonjour, Quentin. Je m’appelle Nicolas enchanté de faire ta connaissance. Je suis aide-soignant et je vais faire partie de ta vie durant quelque temps. Comment te sens-tu ?

Que me veut cet idiot ? Pourquoi me parle-t-il ? J'ai qu'une envie, c'est d'être seul. Mes yeux s'écarquillent d'un coup lorsqu'il retire la couverture qui me couvre. Il se saisit de mes jambes et entreprend de les masser. Étant paralysé et dans l’impossibilité de me mouvoir. Tous mes muscles privés d’activité ont perdu de leur volume et je me retrouve avec des membres de nouveau-né, fins et sans aucune forme distincte. Je ne comprends pas pourquoi il pratique un massage sur des membres inertes et dépourvus de sensibilité. Le jeune aide-soignant sent mon regard sur lui. Il redresse la tête dans ma direction.

– Le massage sert à te faire circuler le sang. Des escarres sont apparues depuis ta paralysie. C’est dû au fait de rester toujours dans la même position. Je suis là pour éviter que cela se reproduise.

« Je ne veux voir personne. Laissez-moi seul ! »

– Va… en…

– Humm.

– Va… en ! Fif… oi… a… pé !

– Du calme, calme-toi !

– DE… OR !

Il remet la couverture sur mes jambes et quitte la pièce. Au même moment, mes parents rentrent. Ils sont heureux de me revoir. Ma mère s'approche pour m’enlacer. Des larmes coulent sur mes joues, je m’en veux de ne pas les avoir écoutés.

Il se fait tard et les heures de visite touchent à leur fin. Le ciel se couvre de nuages électriques. Des gouttes d’eau percutent la vitre de la fenêtre dans un immense fracas. L’orage n’est qu’à quelques mètres. Les arbres s’affolent avec le vent battant dehors. Ma mère m’embrasse sur la joue, tandis que mon père ébouriffe mes cheveux. Je les regarde partir de ma chambre aux murs blancs et immaculés, avec un regard triste. Mon regard se pose sur la fenêtre et j’observe le spectacle que la nature m’offre. Des éclairs jaillissent du ciel brisant par leur clarté la pénombre qui nous surplombe.

La porte s’entrouvre sur le jeune kinésithérapeute. Il est revenu dans ma chambre pour effectuer ma toilette. La honte d’être ainsi nu devant lui, monte en moi. Je le détaille pendant qu’il prend un gant humide pour me frotter le corps. Sa peau de couleur mat contraste avec sa veste blanche à manches courtes. Une silhouette fine, mais musclée, se dessine en-dessous, ses bras robustes sont nettement visibles. Ils ressortent plus, lorsque ses muscles se contractent pour essorer le gant de toilette. Un visage sérieux et des yeux en amande de couleur noisette se marient bien avec ses longs cheveux châtain clair, noués en queue de cheval lui tombant dans le dos.

En me rendant compte que je le dévisage, je détourne les yeux à nouveau vers la fenêtre. « Pourquoi suis-je autant fasciné par cet homme ? »

– Par.. on… pou... a… leur.

Il remet la couverture correctement sur moi puis me replace une mèche de cheveux. Je sens une chaleur au niveau de mes joues surgir.

– Je repasse demain pour te masser les jambes, d’accord ?

Je cligne des yeux en signe d’approbation. Il dépose la télécommande de la télévision près de mon bras droit après me l’avoir allumée. Ce petit geste d’attention me réchauffe le cœur, la soirée paraîtra moins longue.

 

~Apprendre à vivre avec~

 

Octobre ! L'automne s’est installé. Les arbres sont recouverts de feuilles aux couleurs flamboyantes. Le froid commence à se faire sentir et le ciel arbore souvent une teinte grisâtre. Charlotte m'avait rapporté quelques posters de grosses cylindrées, quelques magazines sur les motos et de la musique. C'était vraiment une fille formidable, on se connaissait depuis la primaire et, comme on était toujours ensemble, tout le monde pensait qu’entre elle et moi, il y avait plus qu'une amitié. Et pourtant elle n'était que ma meilleure amie. La dépression était là, elle me rongeait chaque jour de l'intérieur. Chacune de leurs visites, me rendait mal. Je n'y arrivais pas et je ne voulais pas jouer la comédie. Je voulais retrouver l'usage de mon corps. Le jeune aide-soignant m'aide à surmonter ce mal-être. J'ai du mal à manger. Chaque fois que j'ingurgite de la nourriture elle finit par être rejetée de mon organisme. Un soir, une violente douleur me prend dans le dos faisant affoler les machines je finis par perdre connaissance. Le personnel médical arrive dans ma chambre et s'occupe de moi. Le lendemain, j'ouvre les yeux et aperçois Nicolas.

– Bonjour, Quentin. Te sens-tu mieux qu’hier ?

Je le regarde, le trouvant gentil envers moi. Je n'en pouvais plus de ne pas pouvoir bouger d’ici, j’avais tellement envie de sortir un peu de cette pièce.

– Désirs-tu quelque chose ?

Je détourne le regard ; tout ce que je veux, c’est marcher, courir, sortir d'ici. Retrouver ma vie d'avant !

– Regarde-moi, s'il te plaît.

Mon regard, dirigé vers la fenêtre, se perd dans le ciel. Il prend mon visage dans ses mains pour me forcer à le contempler. Un frisson remonte le long de mon corps immobile, mon cœur entreprend une course effrénée dans ma cage thoracique. Mes joues prennent une couleur rosâtre qui s’accentue de plus en plus vers un rouge pivoine. Ma respiration est saccadée par l’angoisse envahissante. C'est la première fois que je ressens cette émotion envers un homme. Suis-je tombé amoureux de lui ?

– Pardonne-moi, regarde-moi.

Je tourne mon visage pour le fixer et je sens un léger frisson parcourir mes veines. Je sens mes joues me chauffer un peu plus puis mon cœur battre comme un fou dans ma poitrine. J'ai du mal à respirer normalement et l'angoisse monte en moi. C'est la première fois que je ressens ce genre d'émotion envers un homme. Il dégage quelque chose, une douceur, d'une gentillesse. Suis-je en train de tomber amoureux de lui ?

– On pourrait se parler avec des codes ainsi j'aurais moins de difficultés à communiquer avec toi qu’en dis-tu ?

Pourquoi ne pas essayer ? Je n'ai rien à perdre. Ce mode de communication est beaucoup plus pratique pour lui et pour moi. Je trouve ce mode très amusant et il arrive à me comprendre. Je me sens bien et c'est la première fois depuis mon réveil. Sa présence me réconforte. Gentil, attentionné envers moi, j'apprends à le connaître petit à petit. J'ai l'impression qu'il ne me voit pas comme un malade mais comme un garçon normal. Il passe la journée à mes côtés, m’écoutant parler en me regardant dans les yeux. Déjà vingt-deux heures ; Nicolas quitte la chambre. J'ai comme un petit pincement au cœur mais il a passé une bonne partie de la journée à s’occuper de ma toilette, à me masser les jambes et me faire la conversation. Ce soir-là, je me suis endormi plus facilement que ces derniers jours.

Chaque jour, il vient me masser, me laver et me réapprendre à communiquer. Je me sens heureux et j’oublie tout le reste de mes problèmes. Ma mère a du mal à accepter mon handicap et elle finit par ne plus venir me voir, se renfermant sur elle-même. Elle avait déjà perdu mon frère et moi qui était paralysé, s’en était trop pour elle. Mon père s'était retrouvé seul à s'occuper de moi, m'apportant un peu de vie de famille du mieux que possible.

– Coucou, Quentin, regarde ce que je t'ai apporté.

Nicolas entre avec le fauteuil spécialement conçu pour moi. Un petit sourire s'étend sur mes lèvres. Je n'ai qu'une hâte c'est de sortir et de pouvoir respirer un peu d’air frais. Il me fait là un très beau cadeau pour Noël. Trois autres infirmiers entrent dans la chambre et l’aident à me soulever pour me poser sur le fauteuil. Cela me fait bizarre de me retrouver ainsi mais beaucoup de bien mentalement. Il m’attache pour pas que je tombe.

– Ça va, est-ce confortable ?

Je lui fis signe de la tête pour lui dire oui.

– Allez, je t'amène dehors.

Le fauteuil est aussi électrique pour que je puisse le manier seul dans les couloirs de l'hôpital décorés de quelques guirlandes. Arrivé dans le grand hall, un très grand sapin s'y dresse, paré de guirlandes rouges et or et entouré d'une décoration lumineuse. Quelques enfants se trouvent près de celui-ci tout souriant. La grande porte s'ouvre devant moi et Nicolas me pousse jusqu'au jardin rempli de neige. Tout ce blanc est tellement magnifique. Puis, il se pose devant moi entourant mon cou d’une écharpe.

– Eh oi ?

– Ne t'en fais pas, je suis solide.

Je savoure ce moment en regardant la neige retomber sur le sol. Je lève la main doucement, laissant tomber les petits flocons dessus. Nicolas se met à genoux devant moi et me caresse le visage tendrement. Je déglutis doucement et mes joues rougissent sous l’action du froid mais aussi par ce sentiment étrange que je ressens. Mon cœur bat vite et je ne comprends pas pourquoi. Devant un seul témoin, la neige elle-même, il m'embrasse, pressant légèrement ses lèvres contre les miennes. Son baiser est si tendre et si doux, sa bouche, fraîche. Mes yeux se sont fermés pour savourer ce doux moment. Il se redresse et revient derrière moi pour me ramener à ma chambre. Ce court mais agréable moment me laisse tout plein de questions. Arrivé dans la chambre avec les autres infirmiers, il me détache, me soulève et me repose sur le lit. Il me replace une de mes mèches puis le son de ma voix essaie de sortir.

– Que… ? que, oulai di e baiser ? ( que voulait dire ce baiser ?)

– Je pense que tu as très bien compris, Quentin.

– Mais…

Il ne répond pas.

– Nio ?

Il s'approche de moi retirant mon pull et mon pantalon, puis me recouvre de la couverture. Je passe ma main valide dans ses cheveux lui retirant l’élastique qui laisse sa chevelure sur ses épaules. Il me sourit et m'embrasse sur le front cette fois-ci.

– Si tu fais des efforts, alors je te le dirai.

 

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